Septembre 2017
« UN CADEAU POUR MOI ? UN CADEAU POUR LUI ! »
Diocèse de Cambrai
Ou « LA PATIENCE OBTIENT TOUT … » Thérèse d’Avila
Depuis l’intuition de Monseigneur Garnier en 2004 de lancer l’opération « un cadeau pour moi, un cadeau pour lui … » des milliers d’enfants ont pu accéder à l’éducation. A Madagascar certains enfants se sont arrêtés au certificat d’études, beaucoup sont parvenus au BEPC et d’autres ont même poursuivi jusqu’à l’Université de Tuléar.
Je viens d’avoir la chance d’aller à Madagascar avec quelques sœurs de Ste Thérèse durant un mois et j’en ai profité pour essayer en cette période de vacances scolaires de rencontrer des enfants ou des jeunes bénéficiant ou ayant bénéficié du soutien d’enfants du diocèse de Cambrai.
A notre arrivée à Tuléar mon regard repère tout de suite sur un chantier de construction ARSENE né vers 1993. Je fais mémoire de cet après-midi de Noël lorsque sa mère arrive en pleurs avec ses 3 derniers enfants ; son compagnon l’avait battue pour la énième fois et elle avait décidé de le quitter alors qu’elle ne possède rien. Nous avons paré au plus pressé : leur donner un toit. Arsène s’est retrouvé au centre de récupération nutritionnelle 3 ans.
Arsène a bénéficié lors de son entrée en primaire d’un cadeau … il s’est révélé un enfant sage puis un ado sérieux mais pas fait pour de longues études. Avec l’accord de la maman il a été pensionnaire au Foyer Mère Carlin pour obtenir en 2014 chez les Salésiens de Don Bosco un BEP de maçonnerie. Je retrouve donc Arsène avec sa salopette bleue sur le chantier. Il gagne 40 € par mois et travaille de 7 h à 17 h 30 avec arrêt de 2 h le midi ; le samedi il termine à 16 h. Ils sont une vingtaine à travailler dans la bonne humeur sous un soleil ardent.
Arsène reste chez sa mère qui a ses deux filles et une petite fille de 4 mois. Il paye les dettes de sa mère à cause de l’hospitalisation de sa sœur. Sa mère lorsque sa santé le lui permet vend des fruits et légumes sur le bord de la route dans la poussière.
Une fois les dettes épongées il espère acheter une petite case en roseau pour lui ainsi que des chèvres et avoir une épicerie …. Pour le moment il travaille, il est propre un brin coquet. Il participe à la vie de la paroisse. Arsène débute seulement le chemin de son avenir car il faut être patient avec des enfants à l’enfance « compliquée » comme on dit en France. Nous continuons à le porter dans notre prière et notre amitié.
Sœur Nicole